C'est la cata chez Meta


Rien ne va plus chez Meta. Désormais, plus personne n’est à l’abri d’un renvoi, les salariés attendant une énième vague de licenciements. Après l’échec du métavers, l’absence de certains dirigeants, et des coupes de budgets tous azimuts, le temps où Meta était le lieu le plus prisé de la Silicon Valley est bien révolu.

Au palmarès des salariés les plus déprimés du moment : ceux employés par Meta, la maison-mère de Facebook, d’Instagram et de WhatsApp, devraient arriver en tête. Alors que Mark Zuckerberg, aux rênes du groupe, veut faire de 2023 « l’année de l’efficacité », ses salariés ne font que déchanter, explique le New York Times, ce mercredi 12 avril. Pas facile en effet de faire partie de l’entreprise qui voulait créer le métavers et qui enchaîne les vagues de licenciements et les coupes sèches de budgets. Ces six derniers mois, Meta se serait allégé de plus de 26 000 personnes, soit près de 30 % de l’effectif. D’autres licenciements auront encore lieu en avril, a prévenu Mark Zuckerberg sur sa page Facebook. Et pour la première fois, ils pourraient toucher les ingénieurs, qui avaient été jusque-là épargnés.

Et ce n’est pas tout. Dans le même temps, certains cadres dirigeants auraient fui l’ambiance morose et opté pour le travail à distance, laissant des équipes entières esseulées et désemparées. Nos confrères citent ainsi les exemples de Guy Rosen, responsable de la sécurité des informations de Meta, parti vivre à Tel Aviv, d’Adam Mosseri, responsable d’Instagram, vivant à Londres ou encore de Javier Olivan, directeur de l’exploitation de Meta, qui partage son temps entre l’Europe et la Silicon Valley. Naomi Gleit, responsable produit, aurait, elle aussi, récemment déménagé à New York. Et bien que ces cadres soient toujours actifs à distance, leur absence des bureaux de Menlo Park se ferait cruellement sentir, estiment certains employés.

Il y a encore peu, les bureaux de Meta étaient les plus convoités

Selon neuf salariés interrogés par le New York Times, le moral des employés serait au plus bas. Pourtant, tout avait si bien commencé. Il n’y a pas si longtemps, les bureaux de Meta étaient les locaux les plus convoités de la Silicon Valley. Travailler pour une grande entreprise comme celle de Mark Zuckerberg signifiait pour tous ses salariés bénéficier de mille et un avantages, difficilement imaginables pour les salariés français : service de blanchisserie gratuit, dîner pris au bureau avec la possibilité de le ramener à la maison, service de collation à toute heure de la journée, large choix de menus à la cafétéria, primes en tout genre…

Deux ans plus tard, ces avantages n’existent presque plus. Et les perspectives d’avenir, qui étaient encore prometteuses, se sont désormais plus qu’assombries. Le métavers n’est plus l’eldorado promis et n’a pas suscité l’adhésion du public. L’entreprise semble avoir raté le virage de l’IA, l’action du groupe continue sa chute inexorable – 43% en moins depuis 19 mois. Et pour couronner le tout, l’ambiance serait devenue irrespirable.

L’ambiance au bureau ? Un « coupe-gorge »

Car face à cette incertitude, de nombreux salariés essaieraient de prouver à quel point ils sont indispensables, explique à nos confrères Erin Sumner, directrice mondiale des ressources humaines chez DeleteMe, et licenciée de Facebook en novembre dernier. Meta, comme les autres entreprises de la tech, subit une cure d’amaigrissement. Mais au sein du groupe de Mark Zuckerberg, l’austérité serait particulièrement poussée, notamment parce que pour la première fois de son histoire en 2022, ses revenus ont baissé pendant plusieurs trimestres.

Résultat, pour ne pas faire partie du prochain lot de personnes licenciées, les salariés en feraient un peu trop pour montrer qu’ils travaillent dur. Certains cadres auraient même été invités à expliquer pourquoi leur travail est essentiel pour atteindre les objectifs de Meta. Beaucoup tenteraient de se faire passer pour plus occupés qu’ils ne le sont. Les salariés collaboreraient moins entre eux, dans une atmosphère délétère qu’un employé n’hésite pas à décrire comme un véritable « coupe-gorge ». Et le « cauchemar » ne serait pas près de s’arrêter.

Source : Le New York Times



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